Séjour

Corfou : D’Ulysse à Sissi

Criques surplombées de falaises escarpées, eaux cristallines, oliveraies à perte de vue, senteurs de citronniers et de jasmin… En Grèce, succombez aux charmes méditerranéens de Corfou, la plus septentrionale des îles ioniennes.

Depuis le ferry, la ville de Corfou (Kerkyra en grec) apparaît éclairée par la douce lumière du soleil levant. Ses façades aux teintes chaudes se détachent sur le bleu de la mer. On distingue petit à petit les ruelles qui s’enfoncent dans la ville. A l’est, la vieille citadelle semble encore veiller. Si l’architecture vénitienne saute aux yeux, il faut pénétrer plus avant pour trouver les traces des occupations anglaises et françaises.
Entre la Grèce et l’Albanie, Corfou est la plus septentrionale des îles Ioniennes. Avant poste stratégique de l’Adriatique, Corfou a toujours suscité les convoitises. Au XIIIème siècle, devant la menace d’une invasion turque, Corfou demande protection à la puissante république de Venise. Celle-ci veillera sur l’île durant quatre siècles pour tomber en 1797 dans les mains de Bonaparte. En 1815, elle passe sous protectorat britannique, puis sera enfin rattachée à la Grèce avec les six autres îles ioniennes en 1864. En déambulant dans Kerkyra, on ne peut ignorer les traces du passage de ces occupants. Les Britanniques, par exemple, ont laissé… le criquet ! Sur la Spianada, la grande esplanade du centre-ville, des enfants s’entraînent tous les dimanches matins. Derrière eux, des arcades rappellent étrangement la rue de Rivoli. Normal. Le « Liston » (1807-1814) a été dessiné par Matthieu de Lesseps sur le modèle de la rue parisienne. Les arcades concentrent aujourd’hui une grande partie de l’animation de la ville avec ses multiples cafés et terrasses où aiment se retrouver les Corfiotes tout au long de la journée. En s’enfonçant dans le dédale de venelles, l’influence vénitienne se manifeste un peu partout : petites places arborées, architecture haute des maisons… Entre deux immeubles, des gamins jouent au ballon, un Vespa garé à côté, du linge séchant au dessus de leurs têtes. C’est sûr, on est à Naples !
Particularité de Kerkyra : la ville compte pas moins de 350 églises ! La plus célèbre que l’on aperçoit de loin par son campanile : l’église Saint-Spiridon, du nom du patron de l’île et de sa capitale. Les Corfiotes attribuent de nombreux miracles à la dépouille de Spiridon, conservée dans l’île depuis 1456, notamment d’avoir échappé à une épidémie de peste et à une invasion turque.
Après cette visite effrénée de la ville, vos pieds et votre gorge sèche apprécieront de se détendre un peu à Kaliraki. Face à la citadelle, cette jetée s’avance dans la mer. Une petite plage, des terrasses de cafés… avec en toile de fond les montagnes de la côte nord de l’île. L’endroit est croquignolet. C’est le moment de se laisser tenter par les spécialités locales : un ouzo (boisson à l’anis alcoolisée, équivalent de notre pastis) ou plus surprenant, une bière au gingembre, qui n’a de bière que le nom puisqu’elle ne contient pas d’alcool (sorte de limonade au gingembre).

Des forêts d’oliviers

Il est temps de quitter la capitale pour mettre cap au nord de Corfou. Dominé par le mont Pantokrator (906 m d’altitude) qui tombe à pic dans la mer, cette région est la plus développé de l’île. Une excursion sur ce haut plateau permet d’avoir une vue splendide sur la mer et les côtes albanaises à seulement 2 kilomètres au large. Entre petits villages montagnards (peuplés d’habitants ou de fantômes !) et stations balnéaires, le nord de Corfou dévoile ses charmes autour de minuscules ports bordés par une eau des plus limpides, comme à Kouloura et Kalami. A l’opposé, sur la côte ouest, la baie de Paleokastritsa fait partie des plus belles images de l’île. La légende raconte qu’Ulysse aurait échoué ici sur le rivage de Schérie, terre des Phéaciens. Calanques nichées entre falaises abruptes surplombées de cyprès, petites plages aux eaux transparentes, terrasses de restaurants où l’on déguste des poissons fraîchement pêchés… Le paradis n’est pas loin ! Sur les hauteurs de cette baie enchanteresse, face à la mer, le monastère de Paléokastritsa fut fondé en 1225. Bel exemple de l’architecture abbatiale grecque, il possède une petite cour intérieur entourée d’arcades et un musée recelant une collection d’icônes byzantines et postbyzantines.
En roulant sur les routes du nord de l’île, des forêts d’oliviers se déploient de part et d’autres. Des oliveraies à perte de vue. De magnifiques arbres plusieurs fois centenaires comme vous n’en avez jamais vu. On comprend aisément que Corfou soit le principal producteur d’olives de Grèce. Quelques prestataires organisent des balades en jeep en forêts, un très bon moyen pour découvrir cette partie nord de l’île.

Vlacherna et Pontikonisi

La route qui mène vers la pointe sud de l’île traverse elle aussi d’immenses oliveraies. Ici, les falaises ont cédé la place à des plages en pentes douces face à l’Epire. Idéal pour se baigner en famille. Une raison majeure pour que de nombreuses infrastructures touristiques aient décidé de s’installer dans cette partie de l’île.
A quelques kilomètres seulement de la capitale, ne manquez pas l’image la plus célèbre de Corfou. À l’extrémité de la péninsule de Kanoni, dans un magnifique dégradé de bleus et verts, entre ciel et mer, le spectacle est grandiose. Une jetée parsemée de barques de pêcheurs permet d’accéder à l’îlot de Vlacherna surmonté d’un petit monastère aux murs blancs renfermant de jolies icônes. Et comme ce décor de carte postale n’était pas encore parfait, la nature y ajouta Pontikonisi, l’Ile des Souris. Selon Homère dans l’Odyssée, cette île serait le bateau mythique d’Ulysse que Poséidon transforma en pierre. Si vous souhaitez voir cet « îlot-bateau » de plus près, une petite embarcation pourra vous y mener. Elle abrite l’église de Pantocrator entourée de végétation. Un spectacle d’autant plus envoûtant au coucher du soleil… qui ne peut qu’exalter le romantisme de chacun d’entre nous.

Le palais de Sissi

Romantique ou pas, vous ne pourrez quitter Corfou sans une visite de l’Achilléion, le palais de Sissi. C’est en 1861 que l’impératrice Elisabeth d’Autriche-Hongrie se rend pour la première fois à Corfou. Elle a alors 24 ans. Coup de foudre pour la Grèce et les îles Ioniennes, elle y reviendra souvent dans les années qui suivirent. En 1888, elle décide de se faire construire à Corfou un palais dédié au héros antique Achille. Passionnée par l’œuvre d’Homère, elle désire rendre hommage à ce personnage qui selon elle, incarne « l’âme grecque et la beauté de ce paysage et de ce peuple ». Le palais est achevé en 1891 et Sisis s’y rendra à chaque printemps jusqu’à son assassinat sept ans plus tard. L’Achilléion est ensuite racheté par le Kaiser, Guillaume II d’Allemagne.
A l’entrée du palais, une statue de Sissi de taille réelle semble vous souhaiter la bienvenue. Vaste demeure néoclassique de style pompéien sur trois niveaux, on en visite pourtant que le rez-de-chaussée. L’entrée du palais donne sur un vaste vestibule dont le plafond est orné d’une fresque. En face, un escalier monumental inspiré de celui de l’opéra Garnier, fait de marbre et de bronze, est entouré des statues de Zeus et d’Héra. De part et d’autres, les pièces s’enchaînent : une chapelle, un bureau, une salle à manger… On s’attardera plutôt dans les jardins. Une abondante végétation entoure le palais : palmiers, cyprès, citronniers, oliviers, bougainvilliers, lauriers roses… Derrière le palais, le « Péristyle des muses » et la « Galerie des philosophes » arborent de nombreuses statues. Au bout de la terrasse, une statue d’Achille Victorieux de 11 mètres de haut fait face à la mer et offre une jolie vue panoramique sur le nord de Corfou et Kerkyra.

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