Billets d'avion

L'esprit low cost

Pour voyager avec les compagnies low cost, il faut en comprendre l'esprit et y adhérer. Quand on y a gouté, la plupart du temps, on aime. Quand on écoute ce que certains en disent sans avoir testé on peut détester a priori. Oogolo fait le point sur les rumeurs, on-dit, vérités et balivernes entourant les compagnies low cost. (Voir également 10 raisons d'aimer ou de détester les low cost)

Samedi 15 h, aéroport de Lyon Saint-Exupéry, je regarde le panneau d'affichage à la recherche de mon vol Easyjet pour Venise. Départ prévu à 16 h 15, pas de retard affiché. Embarquement en cours au Terminal 3. Parcours vers le terminal bien fléché. Je longe un bâtiment qui ressemble plus à un hangar qu'à un terminal moderne d'un grand aéroport. Porte d'entrée, j'entre. Tout de suite à gauche une dizaine de voyageurs font la queue pour le contrôle d'embarquement. Au fond de la salle, deux comptoirs d'enregistrement, déserts... personne ne semble vouloir enregistrer de bagages en soute.
D'habitude, pour les vols sur les compagnies classiques, on commence par une demi-heure de queue pour déposer des bagages, là si j'en avais eu je passais directement au comptoir. Mais j'ai optimisé au maximum, pour trois jours à Venise je me contente d'une petite valise qui tiendra dans les coffres à bagage en cabine et un petit sac en bandoulière.
Lors de ma réservation sur internet, j'ai directement imprimé ma carte d'embarquement, je me mets donc immédiatement dans la queue pour le contrôle. Sur ma carte il est indiqué que l'embarquement ferme 30 minutes avant le départ. Il est 15 h 15, je suis dans les temps.
Passage classique sous le portail électronique, on passe ma valise au rayon X. Pas de souci... pas de liquides dans ma valise, pas de ciseaux, pas de couteau... dans ma trousse de toilette, juste des échantillons : eau de toilette, dentifrice, shampoing.

15 h 30, je suis dans la zone d'embarquement, une petite salle de quelques centaines de mètres carrés. Quelques sièges à gauche, une boutique à droite qui vend café, sandwiches et plats préparés. Je jette un œil : on est déjà dans le low cost. Le café et les sandwiches sont très abordables.

15 h 40, on appelle au micro les voyageurs à destination de Venise. Je me dirige vers la porte d'embarquement à deux pas de là. Tout le monde se presse devant la porte, on sait que si l'on veut choisir sa place, mieux vaut être parmi les premiers. Une hôtesse demande à chacun sa carte d'embarquement ainsi qu'une pièce d'identité puis dirige les passagers vers l'une ou l'autre des deux queues délimitées par un ruban.
D'un côté les passagers "lambda", comme moi. De l'autre les personnes ayant payé le supplément "speedy boarding", les personnes accompagnées d'enfants de moins de 5 ans et les personnes à mobilité réduite.
Une dame portant une sacoche d'ordinateur et un petit sac à main est très énervée lorsque l'agent d'Easyjet lui rappelle qu'elle ne peut emporter qu'un seul bagage à main et qu'il faut soit qu'elle paie un supplément, soit qu'elle mette son sac à main dans sa mallette ou inversement. Elle n'a pas encore l'esprit low cost et son énervement fait sourire nombre d'autres voyageurs. Il leur est sans doute déjà arrivé le même incident et ne s'y sont jamais fait reprendre.
Pour ma part, j'avais anticipé, mon sac en bandoulière est déjà à l'intérieur de ma valise.

15 h 50. Dans la salle d'embarquement, petite pièce aux murs en tôle ondulée et fines cloisons en préfabriqué, pas de sièges, on est debout, on fait la queue, les habitués savent qu'on n'y restera pas longtemps. Une porte vitrée à travers laquelle on voit notre avion à quelques mètres. Des passagers sont en train d'en descendre. Le dernier passager à descendre est suivi d'un steward qui tient un talkie-walkie. On entend qu'il parle à l'hôtesse qui se trouve dans la salle d'embarquement : "Tu peux envoyer les Venise !".
L'hôtesse se précipite vers la porte et lance l'embarquement des passagers prioritaires... à peine une dizaine qui se dirigent, à pieds, vers les passerelles de l'avion en suivant le chemin marqué au sol. Tout de suite derrière, les passagers "normaux". Là, je suis bien content de ne pas avoir payé le supplément qui ne m'aurait pas servi à grand chose.

On monte dans l'avion par deux passerelles, à l'avant et à l'arrière. Je choisis la passerelle arrière... un peu plus de distance à parcourir, mais beaucoup moins de monde. Accueil souriant d'une hôtesse qui regarde une dernière fois les cartes d'embarquement. Je m'assied dans le premier fauteuil disponible. Chez Easyjet, pas de place réservées, on choisit son siège en fonction de la place disponible. Si on voyage à plusieurs et qu'on n'est pas dans les premiers à embarquer, on a de fortes chances de se trouver à des places séparées. Le personnel de bord s'efforce toutefois de regrouper les familles, notamment s'il y a des enfants.

En général, les voyageurs low-cost sont souvent décontractés et il est rare qu'une personne ne vous propose pas de changer de place pour vous permettre de voyager avec votre enfant, voire votre conjoint.
Chacun range son unique valise ou sac dans le coffre à bagages. Les dimensions maximum autorisées sont strictes, du coup il y a de la place pour tous les bagages. Le personnel de bord aide toutefois les derniers passagers à trouver de la place pour leurs bagages en optimisant le positionnement dans les coffres.

16 h 05 : tout le monde est à bord. Les hôtesses ferment les portes et font rapidement les démonstrations de sécurité.

16 h 15 : l'avion roule vers son aire de décollage, exactement à l'heure prévue !

Collations : pas si cher qu'on le dit !

Quelques minutes après le décollage, on voit le steward et les deux hôtesses s'affairer. On va proposer une petite collation à ceux qui le souhaitent. J'ai une petite faim, je jette un œil à la brochure "Boutique & Bistro" qui se trouve dans mon vide-poche. Tout ce qui y est proposé a l'air appétissant... et pas vraiment cher pour un service en avion. 1,50 euro le pain au chocolat, 2,50 euros le muffin, 5 euros le croque monsieur chaud, 3 euros le café "Starbucks". Je jette mon dévolu sur le "deal" du mois... 4,50 euros pour un muffin double chocolat et un café "Starbucks". Le muffin est gros et très bon, avec plein de pépites de chocolats blanc et au lait, le café très corsé... le steward m'avait prévenu ! Je lui fais signe, il me rajoute un peu d'eau chaude, avec un grand sourire.

Fin de la vente "restauration", annonce au micro, une hôtesse va passer pour proposer des tickets à gratter à 1,50 euro... 10 000 euros à gagner pour les chanceux. Cinq ou six passagers en acquièrent. Je n'en vois aucun sauter de joie.
C'est maintenant l'heure de la vente de produits divers... parfums, montres, gadgets. Pas grand succès pour cette vente. On reste dans la zone euro, les prix ne sont pas vraiment attractifs.

L'avion commence à descendre, le personnel de bord range les chariots et passe dans l'allée avec un grand sac poubelle. Annonce au micro : "Merci de jeter tous ce que vous ne souhaitez pas emporter, emballages, journaux...". Tout le monde se prête au jeu. On sait que ce sont les hôtesses et stewards qui vont faire rapidement le ménage avant le prochain vol.
L'accueil a été très sympathique, on a envie de leur faire plaisir, d'autant qu'il y a de fortes chances que l'on revoie les mêmes personnels au retour ou sur un autre vol.

Au micro, une hôtesse nous remercie d'avoir voyagé sur Easyjet et fait un peu de publicité pour les prochaines destinations au départ de Lyon. Tiens ! Berlin à partir du 10 décembre, Prague à partir du 9 décembre, Brest à partir du 5 novembre, Agadir à partir du 2 novembre... j'ai déjà trouvé quelques destinations pas chères pour mes prochains week-ends. En rentrant je regarderai les prix des billets... pour une réservation longtemps en avance cela ne devrait pas être cher (effectivement... moins de 60 euros TTC aller-retour pour un Lyon-Berlin ! Moins cher qu'un billet Lyon-Paris en TGV !).

Arrivée à Venise Marco-Polo avec 5 minutes d'avance sur l'horaire prévu. Dix minutes à peine plus tard je suis sorti de l'aéroport... direction l'embarcadère pour prendre le vaporetto pour rejoindre mon hôtel.
Je ne m'attarderai pas sur mon séjour à Venise qui s'est formidablement bien passé, ce n'est pas le but de cet article et cela fera sans doute un autre dossier dans Oogolo. J'avais profité d'une promo des hôtels Hilton avec un séjour vraiment sympathique au superbe Hilton Molino Stucky, sur l'île de la Giudecca.

Le retour : vive la grève !

Aie !!! Grève des contrôleurs aériens en France... je redoute le pire ! Je regarde le site Easyjet la veille de mon départ, et le matin même, pas d'annulation de vol prévue... ouf !
Mon vol est prévu pour 13 h 25, arrivée à Lyon à 15 h. Vu les circonstances, je préfère aller à l'aéroport avec un peu d'avance. J'y suis dès 11 h du matin et je me promène dans l'aéroport en surveillant les panneaux d'affichage. Toujours pas d'annulation ni de retard affiché. Je me rends en zone d'embarquement, passage des contrôles aussi rapide qu'à l'aller.

13 h, on appelle les passagers pour Lyon à l'embarquement. Même type de queues qu'à l'aller... quelques minutes plus tard on embarque.

13 h 25, les portes sont fermées, l'avion est prêt à décoller. Le commandant de bord, Anglais, se présente au micro au bout de l'allée centrale et nous explique alors, non sans humour, qu'en raison de la grève, nous ne savons pas quand nous allons décoller, mais que tout est prêt pour lui, que les portes sont fermées, et que dès qu'un créneau se libère il ne le ratera pas et décollera immédiatement. Il nous annonce que pour l'instant, on ne peut pas espérer décoller avant deux heures... on peut rallumer les portables, aller au toilettes et se déplacer dans l'avion.
On entend quelques rumeurs dans l'avion, mais tout le monde semble prendre la nouvelle avec "zénitude". Déjà, on est dans l'avion... on en espérait pas tant !

Le commandant de bord nous annonce que pour passer le temps, il va passer parmi nous et que, si nous avons des questions à lui poser, il se fera un plaisir de discuter avec chacun. Et, effectivement, il passe à chaque rangée, s'attarde avec les passagers souhaitant lui poser des questions et y répond joyeusement. Je lui demande pourquoi, chez Easyjet, le personnel de bord semble si sympathique et avenant comparé à d'autres compagnies aux tarifs beaucoup plus élevés. Avec le sourire, il me répond qu'ils sont en quelque sorte une grande famille et que, sans doute, le personnel est relativement jeune et motivé.

Après la visite du commandant en cabine, on propose aux enfants, puis aux moins jeunes, d'aller visiter le cockpit. Le commandant et son second accueillent tout le monde avec entrain et répondent à nombre de questions sur la foultitude de boutons, cadrans et voyants lumineux du poste de pilotage. Les enfants ressortent du cockpit avec les yeux écarquillés... il y a des vocations qui se sont créées ce jour-là !

En cabine, le personnel propose - gratuitement, eh oui ! - un verre d'eau à ceux qui le souhaitent en distillant ça et là quelques bons mots. Deux heures ont passé, très vite, l'ambiance dans l'avion a été ressentie par tous comme un moment d'exception.

C'est alors que le commandant demande à chacun de regagner sa place rapidement. Il vient d'obtenir un créneau pour décoller, il ne faut pas le rater ! Tout le monde se précipite à sa place, boucle sa ceinture... quelques minutes plus tard l'avion prend son vol. Une heure et demie plus tard nous atterrissons à Lyon, tous ravis d'arriver avec plus de deux heures de retard.

Mon billet

Pour un week-end prolongé à Venise, départ le samedi, retour le mardi, j'ai payé mon billet 42,98 euros TTC aller-retour en réservant à l'avance. Si j'avais enregistré un bagage en soute, j'aurais payé 22 euros de plus en le réservant sur internet, 44 euros en enregistrant le bagage à l'aéroport.

Les bases low-cost

Un des points forts des compagnies low-cost est d'avoir des "bases" un peu partout en Europe. Un avion basé à Lyon dormira toutes les nuits à Lyon, de même que le personnel de bord qui habite la région. Cela permet, entre autres, d'économiser en ne payant pas de chambre d'hôtels pour le personnel de bord. Il est donc probable que vous retrouviez souvent le même personnel lors de vos différents voyages au départ d'un même aéroport.

Les terminaux low-cost

Un peu partout en France, les grands aéroports se dotent de terminaux "spécial low cost ". On peut citer, par exemple, le terminal 3 de Saint-Exupéry à Lyon, le terminal "Billi" à Bordeaux ou le terminal MP2 à Marseille. Le principe est toujours le même : optimiser l'accueil pour les low cost en accélérant les processus d'embarquement et de débarquement et en limitant les frais. Ces terminaux ont souvent un espace restreint, proche des avions, pour éviter, par exemple que certains passagers se perdent dans les couloirs et arrivent en retard à l'embarquement. La structure est souvent elle-même "low-cost"... pas d'architecture tape-à-l'œil, des matériaux de construction simples, pas de boutiques de luxe, des matières qui ne nécessitent pas un entretien onéreux, etc.

Plus on réserve tôt, moins c'est cher !

C'est la règle d'or pour obtenir les meilleurs prix... en réservant mon week-end à Venise trois mois à l'avance je n'ai payé que 42,98 euros TTC aller-retour. Si je l'avais réservé une semaine à l'avance je l'aurais payé plus de 150 euros avec de fortes chances de ne pas trouver de disponibilité. Le meilleur moment pour réserver est lors de l'annonce de l'ouverture d'une nouvelle ligne (lisez les news d'Oogolo sur internet). En effet, à ce moment, personne ne connait encore cette ligne et les prix sont au plus bas. Ils peuvent vite grimper dès que la compagnie commence à faire un peu de publicité pour sa nouvelle liaison.

Les compagnies low-cost sont les championnes du "yield management", qui signifie "gestion fine"... le but étant de remplir au maximum les avions en ayant un prix moyen par passager le plus élevé possible. Les prix peuvent varier énormément du jour au lendemain, voire d'une minute à l'autre ou même sur une seule réservation. Faites par exemple un test étonnant : je cherche un billet en septembre sur Easyjet pour une personne sur Lyon-Venise (réservation 15 jours à l'avance). Je trouve un aller-retour (26-30 septembre) à 111,98 euros TTC. Je refais la même simulation de réservation pour 7 adultes, le prix est passé à 115,70 euros. Pour 20 adultes, le prix passe à 131,28 euros. A l'inverse, en réservant longtemps à l'avance, le prix pour 20 personnes sera moins cher que le prix unitaire car, à ce moment, aucune réservation n'a encore été faite.

Le prix peut également varier énormément en fonction de l'offre et de la demande et notamment en fonction d'événements annoncés. Imaginons qu'aujourd'hui une personne réserve un billet pour une destination à une date lointaine, donc prix très bas, que deux ou trois autres personnes réservent également le même jour pour la même destination aux mêmes dates, même avec des aéroports d'origine différents... le moteur de "yield management" va immédiatement considérer que cette destination est très demandée à cette date et les prix vont grimper en flèche. Le moteur considère qu'il doit y avoir un événement annoncé sur la destination (match de football, visite du Pape, manifestation, grand concert, etc.). Si dans les jours suivants il n'y a plus de réservation aux même dates, les prix vont repartir à la baisse. De même, il arrive que l'on trouve des billets à prix intéressants en toute dernière minute si l'avion est loin d'être plein.

Les bagages en soute

Sur la plupart des compagnies low-cost on paie, cher, un supplément pour les bagages en soute. Pourquoi ? Parce que les compagnies low-cost n'aiment pas les gens qui voyagent avec des bagages et veulent que ceux qui n'ont pas le choix en limitent le nombre et le poids. En effet, gérer les bagages leur fait perdre du temps entre deux vols, temps de chargement, de déchargement,... moins il y a de bagages en soute, plus ça va vite ! Les habitués des compagnies low cost s'arrangent pour répartir les effets personnels dans des bagages au format cabine. On voyage en famille... un bagage cabine par passager. Si on doit impérativement emmener de grands bagages, on va regrouper tout ce qui ne tient pas dans les bagages cabine dans une seule valise de soute et l'on prévoiera cela dès la réservation car l'enregistrement d'un bagage à la réservation coûte deux fois moins cher qu'à l'aéroport, toujours pour une économie de temps et de personnel. A noter que chez Easyjet le poids de votre bagage cabine est illimité... seul impératif, des dimensions maximum de 25 x 56 x 45 cm que vous pouvez remplir de plomb si vous en avez envie (et qu'on vous laisse passer au contrôle de sécurité). Si vous partez du Sud de la France vers une destination nordique, vous porterez directement sur vous vos deux pulls encombrants et votre manteau d'hiver. Il n'est pas rare de voir débarquer à Grenoble l'hiver des Anglais déjà en combinaison de ski !

Prix imbattables ?

Pas tout le temps... sur les destinations où les compagnies régulières subissent la concurrence des low-cost, les prix sont généralement tirés au maximum. Sur les réservations faites un peu trop tard, il n'est pas rare que les compagnies low cost soient plus chères que les compagnies régulières. Ainsi, par exemple, j'ai réservé récemment un aller-retour Lyon-Marrakech pour partir un mois plus tard. Le prix du billet aller-retour sur Easyjet était, hélas, monté autour de 220 euros (65 euros en s'y prenant à l'avance). J'ai préféré voyager sur Royal Air Maroc, au même prix, mais avec 30 kg de bagages de soute car même si je ne pars qu'un week-end, j'ai prévu de faire du shopping dans le souk !

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